De Mexico à Paris : comment le thé et la providence ont conduit une famille à servir une communauté d'artistes
- Timarie Friesen
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Par Timarie Friesen

Karla prononce le mot « perte » dans un français impeccable. Le théâtre loué près de la cathédrale Notre-Dame se tait tandis que les gens du public s’avancent sur leurs sièges. C'est un hobby, et non la religion, qui a amené cette foule d'amateurs de thé à cet événement culturel. Pourtant, c’est le thème de la perte qu’est au cœur de l'histoire de Karla.
Qui est Dieu et comment nous rencontre-t-il dans nos souffrances ? Cette question inattendue stupéfie un public venu pour apprendre où trouver les meilleures feuilles de thé et comment préparer une tasse de thé exquise.
Le voyage qui l'a menée de Mexico, sa ville natale, à Paris est semé de chagrin, de grâce et de surprises. Karla tient dans ses mains une tasse de thé en céramique artisanale fabriquée par son mari, David. Ancien architecte, David est aujourd’hui artiste. Karla est musicienne et ancienne propriétaire d'un salon de thé. Suite á une série d’épreuves et de pertes, le couple a quitté Mexico. Ils ont visité l'Asie pour explorer l'industrie du thé et ont envisagé d'y ouvrir un salon de thé. Mais le thé et la providence les ont plutôt conduits à Paris.
Le théâtre du centre-ville de Paris est rempli d'amateurs de culture asiatique. Certains portent des kimonos. D'autres parlent japonais ou mandarin. Au milieu de ce kaléidoscope de couleurs et de sons, Karla s'adresse à eux en français (sa troisième langue) en tant qu'experte de l'industrie du thé.
Cette expertise s'inscrit parfaitement dans le ministère de l'église locale de Paris fréquentée par Karla et David. Leur église offre une session dans l’évènement culturel biannuel, laquelle rassemble un grand nombre d’amateurs de thé qui espèrent trouver des pouvoirs guérisseurs au moyen des feuilles de thé et de la méditation. Au lieu de cela, Karla, une conférencière respectée, partage comment Dieu l'a nourrie lors d’intenses périodes de deuil.
Elle aborde des événements comme le tremblement de terre qui a frappé sa ville natale, Mexico. Après cette catastrophe, son salon de thé est devenu un lieu de refuge où l'église de son quartier organisait régulièrement des services. Les membres de l'église venaient y prier et offraient aux habitants des tasses de thé gratuites ainsi qu’une aide d'urgence.
Mais Karla avait déjà subi des traumatismes plus profonds quelques années auparavant, lorsqu'elle avait essuyé une série de pertes tragiques. Tout d'abord, lorsque sa fille de trois mois est décédée subitement. Puis, quelque temps plus tard, lorsque le deuxième bébé de Karla est mort d'une malformation cardiaque une semaine suivant sa naissance. Des amis de son église ont passé de nombreuses heures aux côtés de Karla à faire á tricoter, à discuter et à lui offrir un espace pour surmonter son chagrin alors que tout semblait impossible.
Encouragée par ces amis, Karla a commencé à jouer sa musique et à offrir son hospitalité dans son salon de thé. Cette communauté très soudée a répondu à l'appel de « pleurer avec ceux qui pleurent. » Leur soutien était un reflet de Christ et a aidé Karla à traverser cette période difficile. Elle considérait l'église et le salon de thé comme des instruments de la bonté et de la providence de Dieu envers elle et David.
Dieu continue de manifester sa bonté dans ce quartier des arts de Paris, où Karla tisse des liens avec les amateurs de thé. Elle partage son passé, empreint à la fois de pertes et de guérison, afin d'inciter ses auditeurs à réfléchir à leur propre histoire. Peut-être imagineront-ils qu'eux aussi sont vus par le même Dieu trinitaire : un Père aimant pour les démunis, un Sauveur à travers son fils Jésus-Christ et un consolateur à travers la présence de son Saint-Esprit en eux.
Dans une ville où moins de 2 % de la population se déclare croyante, Karla et David s'engagent délibérément auprès de leur communauté parisienne locale. Avec leur fils de six ans, ils vivent dans un appartement près du théâtre où se réunit leur église locale. David est connu pour ses tasses et bols en céramique finement travaillées, et Karla pour ses talents de guitariste. Elle donne des cours à un nombre grandissant de Parisiens.
Parmi leurs amis, on trouve plusieurs amateurs de thé. Karla et David espèrent que ces amis se rendront un jour au théâtre loué le dimanche et découvriront leur église, une communauté riche de sens qui s'inspire de leur église de quartier à Mexico. C'est la chaleur qu'ils ont expérimenté dans leur église au Mexique qui a poussé Karla et David à déménager à Paris pour rejoindre une équipe de missionnaires et d’implanteurs d'églises qui y servent.
Dans une ville où la fréquentation des églises est rare, les artistes recherchent un sens à leur vie et un endroit où ils se sentent chez eux. L'église que Karla et David fréquente accueille ces personnes, alliant hospitalité et communauté à une église de quartier. En plus des événements culturels, l'église participe à des concerts de jazz saisonniers.
Karla passe une grande partie de son temps libre à donner des cours de guitare et à jouer dans de des cafés lors de petits concerts. David se consacre à la création d’œuvres d’art en céramique et à ses études en théologie au séminaire afin de devenir pasteur en France.
Karla est reconnaissante de pouvoir parler au sujet de ses pertes et de la providence qui l'a conduite à Paris. Ce parcours inattendu rassemble son amour pour le thé, la musique, sa communauté paroissiale et surtout son amour pour le Christ. Karla et David sont des étrangers vivant à Paris, mais leur cœur reste ancré dans leur véritable lieu d’appartenance. Un lieu où la souffrance et la perte n'ont pas leur place. Un lieu où Dieu habitera avec son peuple issu de toutes les nations et de toutes les langues, et Karla souhaite que ses voisins parisiens fassent partie de ce peuple.
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La version en anglais et la version en espagnol traduites par Paola Barrera.
La photo de Paris est de Jose Teiga, trouvée sur Unsplash.
